Votre enfant est intolérant ?

Gérer les intolérances alimentaires de l’enfant en naturopathie

L’OMS estime que 15 à 20% de la population ont été, sont ou seront un jour confrontés à une maladie allergique, dont l’intolérance alimentaire qui est en fait une allergie de type 3.

A la différence de l’allergie de type 1, l’intolérance alimentaire n’induit pas une réaction immédiate du système immunitaire face à un allergène. Il s’agit plutôt d’une réaction à certaines protéines ou autres composants contenus dans les aliments que le corps ne « reconnait » pas.
De ce fait, il n’y a pas de symptômes immédiats, ce qui rend l’intolérance plus difficile à déceler

> LES ALIMENTS LES PLUS PROBLEMATIQUES

Les aliments les plus incriminés dans les intolérances alimentaires sont le lactose (le sucre du lait) le gluten (qu’on retrouve dans le blé, le seigle, l’orge.), les noix-amandes, les sulfites, le glutamate, les levures
Chez les enfants, c’est en général le lactose et le gluten qui posent le plus problème mais il est possible, comme chez les adultes, d’avoir plusieurs intolérances en même temps.

> LES CAUSES
En naturopathie, on sait que toute dysfonction, tout déséquilibre de santé a de force chance d’être multifactoriel c’est-à-dire que plusieurs causes interviennent et s’entremèlent.
De ce fait, la recherche de la cause première, chère au naturopathe, s’avère beaucoup plus complexe. Ceci dit tout est à prendre en compte et toutes les pistes sont à explorer.

– un excès d’hygiène : les enfants sont élevés dans un environnement de plus en plus aseptisé et sont donc moins exposés aux micro-organismes et substances susceptibles de construire une immunité et un organisme plus fort.

prédisposition génétique

– absences d’enzymes digestives ou présentes en quantité insuffisante

présence de substances comme l’histamine (molécule de signalisation du système immunitaire – elle peut provoquer des réactions différentes selon les personnes comme une altération de la sécrétion du suc gastrique ou encore par exemple un relâchement des intestins) , sulfites, glutamate

facteurs environnementaux : les polluants, les métaux lourds ont la capacité de neutraliser certaines enzymes nécessaires à l’utilisation correcte des protéines par notre corps. En résulte des peptides qui vont agir au niveau cérébral comme des opioïdes. Cela peut engendrer des troubles du comportement, un dérèglement hormonal et une plus grande sensibilité alimentaire.

– certaines médicaments : antibiotiques, les anti-inflammatoires non stéroïdients (aspirine, ibuprofène notamment)

– Le stress et les facteurs psychologiques viennent amplifier tout cela et favorise le maintien des intolérances alimentaires.

Il n’y a pas forcément un seul facteur en cause.
Lorsque l’intolérance n’est pas détéctée et que les aliments mal tolérés continuent à être consommés, l’organisme est mis à rude épreuve. Au fur et à mesure, l’inflammation et l’hyperperméabilité intestinale s’installent, entrainant toute une cascade de réactions dans l’organisme entretenant ou débouchant sur l’intolérance alimentaire :
– un déséquilibre du microbiote
– une mauvaise digestion qui créee de l’inflammation
– une production d’anticorps IgG (qui interviennent dans la mémoire immunitaire)

L’hyper-perméabilité signifie que la paroi intestinale ne joue plus correctement son rôle de barrière en empêchant ce qui se trouve dans les intestins (molécules alimentaires, toxines etc) de passer dans le sang. L’arrivée de ces substances dans la circulation sanguine perturbe grandement l’organisme.

> VOTRE ENFANT EST-IL CONCERNÉ ?

Voici une liste des symptômes les plus couramment rencontrés dans le cas d’intolérance alimentaire :

– fatigue récurrente
– irritabilité
– hyperactivité : dans le sens, enfant nerveux, très tonique et agité
– déprime
– eczéma ou problèmes de peau divers (rougeurs, démangeaisons, urticaire)
– constipation ou diarrhée ou selles molles
– douleurs intestinales
– reflux gastrique, remontées acides
– troubles ORL

Evidemment, l’intolérance alimentaire ne peut pas être la seule cause à tous ces désordres.
Toute suspicion d’intolérance chez votre enfant ne dispense pas d’une visite chez votre médecin afin d’écarter toute pathologie.

> QUE FAIRE EN NATUROPATHIE ?

Comme la cause des intolérances alimentaires est multifactorielle, il peut être compliqué de définir quelle action mettre en place en priorité. Le bon sens nous dit toutefois de limiter au maximum les aliments problématiques pour un temps plus ou moins long.

Pour cela, il sera intéressant de réaliser, en première approche, un bilan des intolérances auprès d’un laboratoire spécialisé afin d’identifier quels sont les aliments à éviter. Une simple prise de sang suffit…..pas toujours simple pour les enfants !

Ensuite, d’autres actions vont être mises en place en fonction de l’enfant et de son terrain, c’est-à-dire comment fonctionne son corps. En naturopathie, il n’y a pas un seul protocole établi pour tout le monde mais l’accompagnement est personnalisé et adapté à la personne.

Une chose est certaine c’est que la paroi intestinale doit être réparée et entretenue. Nous l’avons vu plus haut, l’hyperperméabilité intestinale est une cause et conséquence (puisqu’elle est entretenue également par l’intolérance elle-même) commune chez (quasi) tous les intolérants.
C’est une étape primordiale qui nécessite un apport suffisant en micronutriments dont, la L.glutamine (un acide aminé), du zinc, des vitamines A et D, des oméga 3…
Il faut savoir que l’hyper-perméabilité fait le lit également de l’inflammation. Et vice-versa en fait !!

Quand on parle de santé intestinale, on parle aussi du microbiote qui tient un grande place dans l’équilibre de notre organisme et donc dans notre santé. Il est riche en quelques 100 000 milliards de bactéries qui assurent la digestion, contribuent à l’absorption des vitamines, protègent des agents pathogènes etc. Il est donc primordiale de veiller à ne pas avoir un microbiote désorganisé, qu’on appelle la dysbiose.

On parle aussi du mucus, des cellules protectrices et des cellules immunitaires qui sont fabriquées en grande partie dans les intestins.

Il faut également soutenir la digestion par une alimentation anti-inflammatoire le plus possible, un apport d’enzymes et veiller à un transit optimal et quotidien.

Nous aurons donc, comme pistes à réguler, dans un premier temps : l’alimentation, les intestins et également l’inflammation.
Ce dernier point est essentiel car lorsqu’il y a une intolérance alimentaire, un processus inflammatoire se déclenche automatiquement dans l’organisme. Et tel un serpent qui se mord la queue, l’inflammation va avoir des répercussions négatives sur la perméabilité de la paroi intestinale et sur la digestion en elle-même en amenant des ballonnements, des gazs etc.

naturopathie et enfant intolérant

> CONCRÈTEMENT, COMMENT FAIRE AVEC VOTRE ENFANT :

Tout d’abord, mon premier conseil serait de tenir un journal de bord : en notant ce que votre enfant mange, les signes éventuellement associés, son état général et la qualité de son transit, il sera peut-être plus aisé de comprendre à quoi votre enfant est intolérant (après avoir écarté la piste de l’allergie).

Faites le point avec un professionnel de santé et un naturopathe en parallèle afin de déterminer quel accompagnement mettre en place pour soulager votre enfant.
En naturopathie, nous prendrons le temps de faire le point sur son alimentation, son transit, son état émotionnel etc afin d’avoir une vision globale de votre enfant et définir quels conseils mettre en place.

Un bilan d’intolérance spécifique vous sera certainement proposé. Puis, à la suite des résultats, les conseils suivants pourront être mis en place :

1- supprimer le plus possible les aliments « à risque » pour calmer l’organisme et faire en sorte que la « réparation » soit la plus efficace.
A l’image d’une fuite d’eau qu’on ne peut pas réparer si on ne ferme pas l’arrivée d’eau, il faut, tout d’abord, faire en sorte que l’organisme de votre enfant soit le moins agressé possible par des aliments qu’il ne tolère pas.

Le plus difficile pour les enfants est de savoir qu’ils vont être priver de certaines choses qu’ils aiment.
Pour les parents, la question est plutôt de savoir ce qu’ils vont pouvoir faire à manger, comment faire quand l’enfant est invité chez des amis, au restaurant ou encore comment gérer les intolérances avec la cantine scolaire.

Sur ce dernier point, il y a deux solutions :
soit vous mettez en place un PAI (programme d’alimentation individualisé) ce qui implique un suivi médical puisque le PAI ne peut être fait que par un médecin.
soit vous lâcher prise sur les repas de la cantine et vous faites le maximum à la maison, aux gouters, aux diners et les weekend.

Ceci dit, il est primordial d’informer votre enfant sur son état et de lui expliquer ce que certains aliments provoquent chez lui (vous y verrez plus clair après une consultation de naturopathie). Il va falloir également lui expliquer ce qu’il doit éviter de manger. Notez que je dis « éviter » et non pas « supprimer » car, d’avis personnel, vous allez vous arracher les cheveux à tout « contrôler » et l’enfant pourrait vivre cela comme une grande frustration.
Tout dépend en fait de l’enfant, de son âge, de sa maturité….et aussi du nombre d’intolérances !!

Si votre enfant est intolérant à un seul aliment, ouf….votre tâche n’en sera que plus aisée.
Si par contre, il s’avère que votre enfant à de multiples intolérances, par exemple au lait de vache, gluten, oeufs et amandes, il est clair que la situation sera plus prise de tête.

Cette découverte des intolérances de votre enfant peut vous faire l’effet d’une claque et provoquer de l’anxiété, du stress….set va donc participer à augmenter votre charge mentale de maman (ok ou de papa ;). Il va donc falloir lâcher un peu l’hypercontrôle et le syndrome du parent parfait !!

Dans le cas de multi-intolérances, il faut avancer progressivement et s’appuyer que votre naturopathe qui pourra, avec vous, déterminer un « plan d’action ».
Vous allez faire connaissance avec des produits de substitutions, des alternatives que vous ne connaissiez peut-être pas et vous allez devenir la reine-le roi du décryptage d’étiquettes !
Il va falloir aussi s’accorder sur les moments de « lâcher-prise » (cantine, anniversaire, vacances chez papy-mamie etc)…..il est quand même de bon ton d’informer les proches, la famille, la maitresse.

Combien de temps cela va durer ?
La réponse à cette question est variable et dépend de plusieurs critères :
le niveau d’intolérance révélé par les tests
l’impact de ces intolérances sur l’organisme
les signes cliniques qui montrent une amélioration

Rassurez-vous, on peut manger sain et équilibré en étant intolérant et surtout en étant bien accompagné vous allez assurer !!

accompagner les intolérances alimentaires avec la naturopathie

2- réparer les intestins et fournir à l’organisme des enzymes afin de l’aider à mieux digérer et donc tolérer les aliments. En même temps, on va s’assurer de nourrir l’organisme de votre petit en micronutriments indispensables à sa santé, à sa croissance : oméga 3, magnesium, vitamines du groupe B, vitamine D, L.glutamine, zinc… via l’alimentation et si besoin, via des compléments alimentaires adaptés et justement dosés.

3- des conseils d’hygiène de vie généraux comme bien mastiquer chaque bouchée, bien s’hydrater, bouger….si nécessaire l’aider à se détendre (ou à vous détendre, vous chers parents) avec des plantes, des bourgeons, des techniques naturelles comme la respiration, la sophrologie, la relaxation.

RÉCAP DES CONSEILS POUR ACCOMPAGNER VOTRE ENFANT INTOLÉRANT EN NATUROPATHIE

METTRE EN PLACE L’ÉVICTION, À VOTRE RYTHME ET SANS TENSION
RÉPARER LES INTESTINS EN S’ASSURANT DE LA QUALITÉ DU MICROBIOTE
LIMITER L’INFLAMMATION
SOUTENIR LE TRAVAIL D’ÉLIMINATION EN SURVEILLANT LE TRANSIT ET EN SOUTENANT LE FOIE
APPORTER DES CLÉS POUR GÉRER LE QUOTIDIEN, LE STRESS ET POUR PRENDRE SOIN DE SOI

Cet article ne remplace pas un suivi médical ni une séance de naturopathie. Plusieurs critères sont à prendre en compte et divers conseils supplémentaires de naturopathie peuvent vous être apportés en fonction de votre enfant.